vendredi 28 mars 2008

Petite pause familiale à Chacras de Coria (Mendoza) du 28 février au 17 mars

Après presque 6 mois de voyage (plus de la moitié de notre « parenthèse »), plus de 20 000 km parcourus, 4 pays visités (Brésil, Uruguay, Argentine, Chili), nous attendons avec beaucoup d’impatience les parents d’Alex qui arrivent à l’aéroport de Santiago : 15 jours de repos, de « remise en forme » (de tout l’équipage y compris le camping car qui va aller 2 fois chez le garagiste et qui va subir un grand nettoyage et une remise à neuf totale !), de transition avant de repartir vers les hauts plateaux andins.

A peine arrivés et retrouvés, direction la petite ville chilienne de Los Andes, à 80 km au Nord de Santiago, bourgade pleine de charme, avec comme toile de fond les sommets enneigés des Andes, et à l’image du Chili, à la fois très rurale mais moderne. Nous y passons 2 jours afin de récupérer du décalage horaire avant de traverser (retraverser en ce qui nous concerne) les Andes. Antoine est tout content d’avoir retrouvé Mamie et Grand-père qu’il ne veut plus quitter… Et la valise de Mamie pleine de beaux cadeaux n’enlève rien à son bonheur…
Nous prenons donc la direction de l’Argentine et passons par la magnifique Ruta 7, son col à 3300 mètres et saluons une nouvelle fois le Cerro Aconcagua et ses presque 7000 mètres. La route est encore plus jolie dans ce sens…

Après une longue journée de route, nous voilà installés à Chacras de Coria pour une douzaine de jours, sympathique petit village à 15 Kms au sud de Mendoza.
Mendoza, presque totalement détruite durant 2 tremblements de terre importants au cours du 20ème siècle est une ville agréable avec ses maisons et immeubles bas et ses sycomores (platanes) qui protège du soleil la quasi-totalité de ses rues. Et pourtant on est en plein désert, grâce aux « acequias » (canaux d’irrigation), datant de l’époque des Indiens puis de la colonisation, la ville et sa proche « banlieue » (où nous sommes) bénéficie de verdures, d’ombres et de fraîcheur !

En Argentine on boit du très bon vin (presque aussi bon qu’un Saint Pantaléon !) et la région de Mendoza est la capitale du vin : elle génère plus de la moitié de la production vinicole nationale, et ses bouteilles sont connues mondialement. Les vins Argentins sont essentiellement issus de cépage d’origine européenne…la vedette revenant tout de même aux Malbec.

Nous séjournons ici durant les vendanges et la Vendemia (fête des vendanges) de Mendoza bat son plein. Nous admirons un magnifique défilé dans toute la ville, de gauchos, d’indiens, et autres danseurs folkloriques. C’est tout le Cuyo (région de Mendoza) qui est ici en fête durant les 15 premiers jours de mars.

Comme les bars dans les villages bretons, Chacras de Coria possède pas moins de 3 Carniceria. Ce qui nous permettra de faire durant notre séjour une sorte de tour de la gastronomie Argentine, à savoir un 360 de tout ce qui peut être grillé dans un bœuf (vacio, lomo, entrana, costilla..). Et Alex perfectionnera son art de l’asado…

Nous passerons donc presque 2 semaines « tranquilles » dans une très jolie maison…nous redécouvrons le confort et la joie aussi d’une vie plus sédentaire. Et c’est quand même bien agréable… Nous profitons de la présence de Mamie et Grand-père pour fêter un peu en avance les 2 ans d’Antoine et les 30 de plus d’Alex.
Ce break familial va passer très très vite, si bien que les parents d’Alex repartis, nous avons du mal à reprendre la route : nous prolongeons notre séjour de quelques jours, nous nous sentons bien dans cette maison où Antoine a trouvé un petit copain, Lucca presque du même âge qui partage la meme passion des petites voitures et Alex un semblant de Jalil… (le papa de Lucca, Javier !)

dimanche 16 mars 2008

Valparaiso, Isla Negra et Santiago : du 22 au 28 février

Notre dernière visite d’une très grande « ville » remontait à Rio. Après avoir connu les grands espaces du Sud, et avec un véhicule pas forcement adapté aux grandes agglomérations, c’est avec une (très) légère appréhension que nous arrivons à Valparaiso.
Appréhension très vite dissipée tant cette ville se révèle rapidement charmante et fascinante.
Située au bord du pacifique, son port était le passage obligé de tous les bateaux se rendant sur la côte ouest du continent américain avant l’ouverture du canal de Panama. Après (ou avant) le difficile passage du cap Horn, les marins cherchaient un peu de vie et de joie (et d’alcool) dans les collines qui entourent le port.
Puis, Panama l’abandonna à son triste sort et la ville déclina.

Nous nous attendions donc à une ville abandonnée… elle apparaît au contraire en plein renouveau. Son inscription au Patrimoine Mondial de l’Humanité y est sans doute pour quelque chose.
Les nombreuses collines qui entourent le port sont recouvertes de maisons basses de toutes les couleurs. Certains quartiers sont bien entretenus, les "cerros" touristiques, d’autres quartiers restant insalubres et abandonnés, les quartiers populaires.

Mais la vue d’ensemble de la ville est saisissante ; hormis le quartier bas du port et ses quelques immeubles, toute la ville est recouverte de collines aux maisons de bois colorées. Les fameux ascenseurs permettent de quitter rapidement la « ville basse » et de flâner tranquillement dans les ruelles des « cerros ».
Cet ensemble de maisons aux couleurs vives, de collines aux perspectives très photogéniques, de quartiers un peu décrépis, aux fils électriques omniprésents, donne à la ville un charme fou avec ce petit brin de nostalgie qui la rend vivante et attachante.
Nous avons adoré nos 3 jours passés que nous aurions aimé plus long.

Nous faisons ensuite une petite escapade à Isla Negra pour visiter la maison de Pablo Neruda (une des trois maisons du poète avec celle de Santiago et de Valparaiso que nous avons également visité…). Cette maison qui surplombe la pacifique est transformée en un véritable musée des objets collectionnés par ce poète mythique. Poète, successivement adulé dans son pays et dans le monde, banni une première fois pour ces sympathies politiques, il a été exilé en Europe, puis ambassadeur en France sous Allende et enfin littéralement haie par les amis de Pinochet. Les policiers qui l’escortaient dans son dernier souffle, quelques jours après le coup d’état, allant jusqu’à lui cracher dessus.
Bref, Pablo Neruda, en plus de son talent d’écrivain et de poète, fait partie de l’histoire contemporaine très mouvementée du Chili, et la visite de sa maison-musée est passionnante.

Nous prenons ensuite la route de Santiago à 115 km de là. Polluée, engorgée, bruyante, entre les échos négatifs des autres voyageurs et les guides pas franchement enthousiastes, nous arrivons dans la capitale du Chili en marche arrière.
Et puis surprise… nous trouvons la ville assez aérée, pas trop bruyante ni laide, avec une superbe Plazza des Armas, un Cerro San Cristobal verdoyant semi tropical qui surplombe la ville et nous permet d’admirer sa situation… nichée au pied des Andes avec ses pics à plus de 5000 m, il y a quand même pire, des quartiers à l’esprit « bohème », beaucoup d’arbres et de végétation…
Santiago révèle des atouts que nous n’attendions pas.

C’est à Santiago que nous allons récupérer les parents d’Alexandre pour un petit break familial qui arrive fort bien au milieu de notre voyage avant les hauts plateaux du nord…

samedi 8 mars 2008

De Chiloé à Valparaiso en passant par Chos Mallal: du 11 au 21 février

Notre séjour terminé (et écourté…) sur l’île de Chiloé, nous repartons donc vers Valparaiso à 1200 km au nord via la Panaméricaine (route qui se termine justement sur l’île de Chiloé), une bonne vieille autoroute parfaite et rectiligne. Nous ne sommes pas forcément séduits par cette remontée chilienne (notre escale à Pucon, envahi par les touristes chiliens, est semi effrayante…). Seule l’éruption du volcan Laina donne un peu de piquant à notre séjour... La cordillière des Andes est relativement "jeune", il y a de très nombreux volcans actifs au milieu des montagnes.
Nous décidons donc de bifurquer côté Argentin (et encore un passage de frontière). Nous retrouvons alors de magnifiques paysages de steppe désertique, surplombée de pics volcaniques. Cette partie de la Ruta 40 est très calme avec ces paysages sauvages qui nous manquaient au Chili. Et nous nous sentons décidemment très bien en Argentine : chaque « retour » dans ce pays est un peu comme un retour à la maison. La gentillesse des Argentins, leur spontanéité (et leur satanée viande) sont vraiment agréables.

Nous passons rapidement dans la région de Mendoza (nous allons y rester 15 jours avec les parents d’Alex à la fin du mois), juste le temps de voir des gigantesques champs de vignes, des oliviers, des pêchers, des platanes… « La Tierra de Sol y Buen Vino », un petit air de Saint Pantaléon en Argentine, ça fait plaisir…

Nous entamons ensuite la traversée des Andes destination Valparaiso. C’est notre première « vraie » route de haute montagne, et un vrai test avant la Bolivie. La frontière avec le Chili est à plus de 3000 mètres. La montée, avec un radiateur un peu fatigué (et aujourd’hui réparé), se passe bien malgré quelques pauses pour laisser le moteur refroidir …
On comprend maintenant pourquoi les Argentins trouvent la région de Bariloche si « exotique », toute cette partie des Andes est vraiment très aride. "7 ans au Tibet" a été tourné par ici...

Nous nous arrêtons une nuit au pied du Cerro Aconcagua, le « toit des Amériques », le plus haut sommet du monde en dehors de la chaîne himalayenne, qui culmine tout de même à 6962 mètres. Nous passons ensuite la frontière avec un contrôle sanitaire ultra-strict des chiliens… De toutes les frontières (et on en a fait), celle-ci est hallucinante, le camping-car est ratissé de fond en comble. On a presque l’impression d’être des trafiquants de je ne sais quel produit illicite…alors qu’ils ne cherchent que des oranges et un bout de fromage!
Ces 2 heures perdues ne nous feront pas oublier les paysages magnifiques de cette très belle route que nous referons une semaine plus tard dans l’autre sens…