samedi 24 mai 2008

De Sucre à Cochabamba : dans les « vallées » boliviennes du 11 au 21 mai

Apres la rigueur de l’Altiplano, nous arrivons à Sucre, la capitale constitutionnelle du pays et le cœur symbolique de la nation (c’est là que fut déclarer l’indépendance de la Bolivie). Très jolie ville à l’architecture coloniale ; magnifique ensemble de bâtiments blancs…On la surnomme d’ailleurs « la Cité Blanche ».
Sucre, nichée dans une vallée, n’est qu’à 2700 mètres ( !!) : on retrouve une certaine douceur de vivre. Il fait chaud, plus besoin de chauffer la nuit pour supporter des températures négatives. Et pour la première fois depuis le début du voyage, on s’offre un petit séjour à l’hôtel…et ce n’est pas désagréable. Antoine trouve quand même le moyen d’y être malade pour une des rares fois du voyage.
Nous passons donc 4 jours dans cette belle ville, où l’ambiance fait plus penser à l’Espagne qu’à la Bolivie. Nous profitons des « almuerzos », déjeuner au menu unique pour à peine 1 Euros, nous visitons le très joli musée de l’Art textile avec l’exposition de tissages locaux des cultures Jalq’a et Tarabuco (des régions alentour), on flâne dans le Mercado Central et sur la très jolie place 25 de Mayo…bref, 4 jours à un rythme très « tranquilo ».

Nous reprenons la route direction Cochabamba. Cette route, qui s’avère être plutôt une piste, traverse des jolies vallées, les paysages n’ont vraiment plus rien à voir avec l’Altiplano…Sur la route, nous ne croisons pas beaucoup de voitures, il y a en effet très peu de voitures personnelles en Bolivie, inaccessibles par rapport au niveau de vie. Il y a donc essentiellement des camions transportant Boliviens et marchandises, les « camions bus ».
Nous dormons sur les très jolies places à l’architecture coloniale des villages de Totoro et Tarata où le camping car se fait très largement remarqué provoquant quelques attroupements plus ou moins sympathiques de villageois…
À défaut d’être allé au marché de Tarabuco, nous nous rendons à celui de Punata. Très peu touristique, ce marché est destiné exclusivement aux locaux. Ici, on vend de tout et de partout : cochons, ânes, vaches côtoient vendeuses de fruits et légumes, de coca, de vêtements, de chaussures en pneus…
Très loin de l’Europe au cœur de la Bolivie, cette étape fut dépaysante et plaisante.

Pour notre dernier bivouac avant de rejoindre La Paz, nous dormons comme souvent dans un petit village. Nous nous avançons tranquillement sur un terre plein qui parait plat (les camping caristes comprendront) et calme et qui finalement se révèle être la cour d’un internat des enfants de la région…nous voila rapidement encerclé par ces 70 pensionnaires qui finalement monteront tous pour visiter le camping car…. et sa douche, d’après ce que nous comprenons ils n’en avaient jamais vus.
Ils nous font visiter leur école, leur dortoir, nous offrent gentiment à boire et le petit déjeuner le lendemain. Une belle rencontre avant de retrouver La Paz et son tumulte.

mardi 13 mai 2008

L’altiplano Bolivien : de La Paz à Uyuni en passant par Potosi, du 3 au 11 mai

Le 3 mai nous quittons La Paz et nous regagnons les hauteurs de l’Altiplano, direction le sud ouest de la Bolivie. Les 500 Kms (sur une route asphaltée, chose rare ici…) qui nous séparent de Potosi nous font découvrir la beauté des paysages de l’altiplano : petits villages perdus, lagunes, troupeaux de lamas et de vigognes, de jolies couleurs roses et vertes de partout…

Après un premier bivouac à côté de Oruro, nous arrivons à Potosi, la ville (de plus de 100 000 habitants) la plus haute du monde : on dort quand même à plus de 4000 mètres. Et les nuits ici sont fraîches…La ville a été une des plus riches villes d’Amérique du Sud grâce à son Cerro Rico, la montagne voisine qui regorgeait (le mot est faible) d’argent. Cette montagne, à elle seule, a permis à l’Espagne de s’enrichir pendant deux siècles grâce à l’exploitation de la main d’œuvre locale, pas chère puisque gratuite, essentiellement des indiens ainsi que quelques esclaves africains….un effrayant bilan de 8 millions de morts en deux siècles (!).

Après l’indépendance, le manque du mercure européen pour purifier le précieux métal, a précipité le déclin de la ville dont la population ne comptait à la fin du 19ème siècle plus que 10000 habitants. A son apogée au milieu du 18ème siècle, elle comptait plus de 200000 habitants et était la plus grande ville du monde.
Aujourd’hui, la ville a conservé une très belle architecture coloniale et de très beaux monuments (visite du couvent Santa Teresa, un peu longue et écourtée par l'agitation d'Antoine...)
On passe une journée à arpenter et à grimper, les ruelles de cette ville…Beaucoup d’animation encore grâce aux nombreux marchés.

Nous retrouvons une nouvelle fois Armelle et François qui reviennent du Salar d’Uyuni et nous motivent pour y aller avec notre camping car. Nos doutes levés, c’est donc parti pour 200 Kms de pistes, de secousses, 25 km/heure de moyenne et 11 heures de route direction Uyuni. Petite pause sympa sur la route où nous retrouvons des compatriotes français qui ont entrepris une grande épopée à vélo de Ushuaia à Lima avec leur petite fille Nina dans une carriole…courageux surtout à ces altitudes!!

Bref nous voilà enfin à Uyuni et le lendemain nous accédons au Salar avec notre pimpant camping car qui déteint au milieu des "quelques" 4 x 4 (merci à eux, ils laissent de belles traces pour se repérer…)
Le Salar d’Uyuni est la plus grande réserve de sel au monde, une sorte de mer de sel, c’est magnifique, grandiose même… Nous parcourons 80 Kms sur le Salar, au milieu de cette immensité blanche pour atteindre l’Isla Incahuasi, au centre du Salar, recouverte de cactus géants. Le panorama que l’on a du haut de l’île est époustouflant, on n’a vraiment jamais vu ça avant… Nous nous payons même le luxe de passer une nuit au milieu du Salar, seul au monde…. Magique.
On a vraiment été subjugués par la beauté du Salar, Antoine quant à lui, il croit toujours qu’il a joué dans la neige…

jeudi 1 mai 2008

La Paz - Bolivia - du 24 avril au 2 mai

Après avoir passé la frontière bolivienne sans soucis particulier, traversé le Parc National Sajama (du nom de son volcan) où les troupeaux d’alpagas et de vigognes se suivent, roulé 300 km sur l’altiplano (une route parfaite presque en ligne droite alors qu’on est quand même à 3500 mètres, voire plus, ça fait bizarre…), nous arrivons enfin à La Paz, et de nuit…et par les
hauteurs d’El Alto, ville dans la ville, quartier populaire habité essentiellement par les aymaras (indiens) et situé à plus de à plus de 4000 mètres.

Nous « descendons » et traversons tout La Paz. Inutile de préciser que le trajet fut assez sportif avec des voitures dans tous les sens (80% de minibus et de taxis) qui klaxonnent au lieu de freiner, des piétons qui traversent un peu partout, et une route pas toujours éclairée (surtout à El Alto), bref une arrivée qui nous met tout de suite dans le bain de cette ville très très animée.

Nous arrivons donc à l’hôtel Oberland dans le sud de la ville, une adresse bien connue des camping caristes, il y est possible de bivouaquer dans le jardin. Sécurité pour le camping car, sanitaires, jeux pour les enfants, une piscine couverte, la WIFI (le luxe pour nous qui sommes habitués aux cybercafés) et de surcroît une altitude (3200 mètres) plus tolérable pour passer de bonnes nuits…Et tout ça à ½ du centre de La Paz en bus, bref une bonne adresse !


Nous allons y rester une dizaine de jours, et passer 3 jours avec Armelle et François que nous avons une fois de plus retrouvé avec beaucoup de plaisir. Antoine ne se lasse pas de jouer avec leur balai et n’arrête pas de demander où est passer « Amelle » !

Et quelle ne fut pas notre surprise, à la fin de notre séjour, de voir arriver dans le jardin de l'hôtel un camping car français immatriculé "26"...Les drômois en Amérique du Sud!!

Notre découverte de la Bolivie commence donc dans cette capitale, la plus haute du monde, étagée de 3200 mètres – où nous dormons, une chance !- à plus de 4000 mètres.
L’Hotel est située dans le quartier riche, en bas de la ville alors que les quartiers populaires se trouvent tout en haut. Nous y trouvons de très belles maisons, toutes sortes d’enseignes internationales…pas la Bolivie qu’on imagine (60% de la population vit sous le seuil de pauvreté).

Des bus ou des « microbus » ou des taxis nous amènent dans le centre. Beaucoup de monde, du trafic, des klaxons, des bus, des marchés en tout genre à tous les coins de rues… ça grouille.
Beaucoup de couleur aussi, avec toutes ces femmes en habit traditionnel (les chollas) qui portent leur bébé, ou de la marchandise, sur le dos ; et aussi dans les nombreuses boutiques où s’entassent pulls, bonnets, châles, tissus, tapis et couvertures...La ville est vraiment pleine de vie, et c’est un vrai bonheur de s’y promener. Un bonheur aussi pour le « shopping », rien n’est cher ici!

En tout cas, cette ville parait bien loin de l’image que nous nous en faisions. La (très) réelle pauvreté est loin de certaines caricatures que nous pourrions faire. Les gens sont agréables, souriants et le contact assez facile, la mendicité plutôt discrète, et un réel sentiment de sécurité nous accompagne partout. Nous déambulons (et grimpons !) très tranquillement dans les rues,
Sa situation, au cœur des Andes, encaissée dans une vallée, et entourée de montagnes, est vraiment incroyable, dans un environnement où personne ne penserait possible de bâtir une ville.




Maintenant direction le sud de la Bolivie...Potosi, Uyuni et Sucre...