jeudi 24 avril 2008

San Pedro de Atacama et le Nord Chili du 10 au 22 avril

Notre arrivée à San Pedro de Atacama est superbe : nous quittons l’altiplano et ses 4600 mètres d’altitude en apercevant au loin la magnifique Laguna Verde du Sud Lipez Bolivien et en longeant le majestueux volcan Licancabur (presque 6000 mètres) ; nous amorçons donc notre grande descente vers l’oasis de San Pedro de Atacama, perdu au milieu du désert de l’Atacama. Cette région est l’attraction principale du Nord Chili alors autant dire que la ville, bien que très jolie avec ses maisons en adobe (briques de terre et de paille cuites au soleil) est touristique…les agences touristiques se suivent et se ressemblent. C’est là, encore une fois, que nous savourons notre liberté, grâce à notre camping-car on peut en effet se permettre de se passer de ces tours opérators…
Nous passons 3 jours dans la région de San Pedro. Nous commençons notre visite par un petit parcours à la Valle de la Luna en fin de journée, magnifique coucher de soleil sur les montagnes et volcans qui entourent le site. Puis nous nous rendons dans le Salar de Atacama, le plus grand Salar du Chili ; La Laguna Chaxa, dans laquelle des centaines de flamants roses « barbotent », au milieu de ce désert de sel est magnifique.

Notre meilleur souvenir restera quand même notre bivouac, seul au monde, au bord de La Laguna Cejar, en plein milieu du désert…C’est ici que pour la première fois on se baignera dans de l’eau salée, et qu’on éprouvera la sensation bizarre de flotter sur l’eau !

De là, direction l’extrême Nord du Chili, nous entamons une longue route de 800 km au milieu de rien…Le Nord du Chili (côté Océan Pacifique) est complètement désertique. Petite pause sympa dans les oasis de Pica et Matilla, petites villes perdues au milieu du désert où curieusement on trouve de très bons fruits tropicaux…

Autre arrêt pour visiter la ville « fantôme » d’Humberstone, ville complètement morte mais maintenue en état. Au début du siècle, le Chili exploitait le Salpêtre, beaucoup de villes ont été construites au milieu du désert pour leurs travailleurs. Le déclin de son exploitation, du à la concurrence des engrais synthétiques, a entraîné l’apparition de ces nombreuses villes abandonnées…

Arrivés à Arica, la ville la plus au Nord du Chili (à seulement 20 km du Pérou), nous retrouvons avec plaisir la mer. Nous y passons presque 3 jours le temps de s’inquiéter un peu pour notre boîte de vitesse (merci à la Hot Line Besson & Rabaix) et reprenons la route, la Ruta 11, qui passe en 150 km de 0 à 4500 mètres. Nous nous arrêtons souvent afin de nous acclimater à l’altitude. On est bien décidés à ne pas attraper le « soroche », le mal des montagnes andin. Tout se passe bien même si quelquefois les nuits sont un peu dures (et fraîches!)…

La Ruta 11 est la seule route asphaltée entre le Chili et la Bolivie, c’était un axe important entre l’altiplano et la côte. La route est magnifique, on traverse de très jolis petits villages, Poconchile, Socorama, Putre avant de rentrer dans le Parc National Laucca, la vedette revenant au superbe volcan Paranicota.

Cette fois-ci, nous quittons définitivement le Chili, au total nous aurons passé 1 mois ½ dans ce pays et roulé presque 6000 kilomètres…Bolivie nous voilà !!

lundi 14 avril 2008

De Salta (Argentine) à San Pedro de Atacama (Chili) du 6 au 10 avril

C’est avec un gros pincement au cœur que nous quittons le 10 avril ce grand pays qu’est l’Argentine. Nous y avons passé plus de 4 mois et parcouru 15000 km… Quel beau pays ! Des paysages magnifiques et variés, des glaciers de Patagonie aux hauts plateaux andins du Nord, des gens (très) accueillants et (très) spontanés, leur (excellente) viande et leurs (très) bons vins, leur Maté (la boisson locale que l’on a désormais adopté !), la vie pas chère et des bivouacs superbes (un rêve de « camping caristes »). L’Argentine restera pour nous un vrai coup de cœur.

Et nos derniers kilomètres y ont été magnifiques, peut être les plus beaux depuis le début du voyage…
De Salta nous sommes remontés vers le Nord pour rejoindre la Quebrada de Humahuaca, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité, très jolie route qui serpente au milieu de montagnes aux couleurs étonnantes et qui traverse des villages très agréables (Pumamarca, Tilcara et Humahuaca) où la culture et les traditions indiennes prédominent. Cette route va aussi nous permettre de nous habituer un peu à l’altitude, à près de 3000 mètres.

Nous rejoignons le Nord du Chili et San Pedro de Atacama en passant par le Paso de Jama, à 4200 mètres. C’est notre première confrontation avec l’altitude et notre première découverte des paysages de l’Altiplano…
C’est donc avec notre thermos rempli d’eau chaude pour faire du Maté et avec un sachet de feuilles de coca (à mâcher, la coutume locale pour mieux supporter l’altitude) que nous commençons cette route de près de 300 km. La route est vraiment hallucinante, on se croirait sur une autre planète…Des salars (superbe Salinas Grandes !), des lagunes, des volcans enneigés…Nous franchissons un autre col à 4800 mètres, plus haut que le Mont Blanc.

Nous supportons tous bien l’altitude… mais aussi le camping car, qui passe tranquillement ces routes de très haute montagne. Ce n’est pas que l’on doutait de lui mais bon, 4800 mètres, c’est un peu plus haut que le col de Rousset, ou nous avions fait nos premiers tests…
Nous passons dans le sud du sud Lipez, la Bolivie n’est qu’à quelques kilomètres, cela nous donne un aperçu de ce que nous verrons de plus près dans quelques semaines…

dimanche 6 avril 2008

De Mendoza à Salta : le Nord Ouest Argentin du 18 mars au 5 avril

Après avoir rallongé plus que prévu notre séjour à Chacras de Coria, nous voilà requinqués et en pleine forme avec un camping car comme neuf (enfin presque…), prêts à repartir vers le Nord Ouest Argentin, la dernière région de ce vaste pays que nous allons visité.
Le nord ouest argentin est très différent du reste du pays avec ses paysages fascinants et sa culture indienne. On est plus proche de la Bolivie que de Buenos Aires à tout point de vue. De Mendoza à Salta, durant trois semaines, nous avons vu beaucoup de choses différentes les unes des autres. ..

A 200 km au nord de Mendoza, se trouve le Sanctuaire de La Difunta Correa. Bien que non reconnu par le Vatican, c’est un peu le « Lourdes » d’Amérique du Sud. Correa parti à la recherche de son amoureux avec son bébé dans les bras, quelques jours plus tard on la retrouva morte mais son bébé tétait toujours à son sein…Depuis, les gens viennent y demander faveur, guérison, mais surtout protection. Ainsi ce lieu est un sacré pour tous les camionneurs sud-américains, qui déposent par milliers leur plaque d’immatriculation. Le résultat est très surprenant.

Pour rejoindre le parc « Ischigualasto » plus connu sous le nom de « Valle de la Luna » (un peu plus facile à prononcer…), nous longeons sous une chaleur écrasante une longue et jolie route, baptisée « Vallée Fertile » avec ses cactus géants. Dans ce superbe parc, un parcours de 40 km nous permet de sillonner une vallée désertique aux formations rocheuses et aux couleurs vraiment hallucinantes. Le parc voisin, le canyon de Talampaya est tout aussi spectaculaire, avec ses paysages en terre rouge…

Nous faisons ensuite une pause « forcée » à Villa Union, petit village, car la forte pluie de la nuit a coupée toutes les routes alentours. Et ici, encore une nouvelle fois par hasard nous retrouvons Armelle et François, coincés comme nous…décidemment ces basques-là… ! Hésitants au départ mais suivant leur conseil, nous empruntons ensuite la Cuesta de Miranda, une superbe piste de montagne où nous nous trouvons confrontés pour la première fois à des passages de rivières pas forcément engageants…ce ne sera qu’un début…

Nous suivons une nouvelle fois la Ruta 40, sacrée route qui commence à Rio Gallegos à l’extrême sud de l’Argentine et qui se termine presque en Bolivie, et traversons des paysages désertiques et de sympathiques petites villes nichées au pied des Andes… Chilecito, Londres (où nous visitons un des rares sites Inca Argentin), Belen, Santa Maria, Amaicha del Valle (ville où le soleil brille 360 jours par an !)…Ces villages se ressemblent un peu avec leur place centrale toujours très agréables, bien ombragées et qui vouent un culte à la « sieste ». Entre 13h et 18 heures pas un chat dans les rues, tout est fermé…Et ces places deviennent le terrain de jeux préféré d’Antoine qui peut les parcourir dans tous les sens avec sa petite voiture.

Avant Cafayate, nous nous arrêtons aux ruines de Quilmes. Dans une sorte d’amphithéâtre naturel, les indiens Calchaquis bâtirent leur ville en étage, partant de la vallée et montant dans la colline. Ils furent chasser par les Espagnols malgré une forte résistance…Le site nous a vraiment beaucoup plus, perdu au milieu de champs de cactus.
Cafayate autre village bien agréable se situe au bord de la Quebrada (canyon) du même nom, vallée encaissée à la terre rouge, à la végétation rare et aux sculptures naturelles magnifiques.
Cafayate est aussi célèbre pour ses vins et ses magnifiques bodegas au style colonial, avec toujours les Andes enneigés en fond…Ne sachant pas quelle bodega visiter, nous avons pensé à Marie et donc choisi de visiter la Bodega Etchart, récemment racheté par Pernod Ricard… ! Enorme propriété de 3000 hectares qui produit des très bons vins blancs.

Pour rejoindre Salta, nous empruntons d’abord une piste (c’est reparti !) de 150 km, à travers les « vallées calchaquies ». Du nom des Indiens qui y vivaient, c’était un des principaux itinéraires andins vers le Chili et la Bolivie. Très jolie piste (qui se mérite !!), cette itinéraire, qui est en fait une portion de cette satanée Ruta 40, nous fait traverser de jolis petits villages où il fait bon vivre… Mention spéciale pour Molinos et Cachi.

Pour finir, la route reliant Cachi à Salta nous réserva une belle frayeur…après avoir parcouru 80 km de route (ou plutôt 80 km de virages), monté un col à 3400 mètres, la route se trouve brutalement coupée, laissant la place à une rivière…
Nous hésitons de faire demi tour avant que des locaux (en voiture) nous expliquent comment passer cette portion, en première, doucement mais surtout bien à gauche….et effectivement le camping car passa tranquillement, en première et bien à gauche, et ses occupants, soulagés, reprirent leur chemin….




Arrivés à Salta, nous passons de bons moments au camping où nous retrouvons une nouvelle fois François et Armelle (sans doute pas la dernière!) et un autre couple de français rebaptisé Jules et Jim (du nom de leur camping car et de leur scooter). Antoine étrenne son nouveau vélo dans l'immense piscine vide du camping et se trouve de nouveaux copains...


Salta est une ville très agréable avec sa magnifique place aux batiments coloniaux, ses rues et son marché animés. Dernière étape importante avant de quitter définitivement l'Argentine (enfin!!)